• Je pense que pour tous, ce long week-end fut ensoleillé  ,

    BONJOUR      

     alors commençons une nouvelle semaine ponctuée d'un nouveau "pont"  joli mois de Mai hihihihi

     

     

    Les pâtissiers, ancêtres des cuisiniers, allant du sucré au salé

     

    marchands de pain d'épice

    Pâtissiers, marchands de pain d’épices – estampe par Carle Vernet – Crédit BNF

     

    Les pâtissiers au Moyen Age du XIIIe au XVe siècle, fabricants des oublies ou des pâtés salés

    Derrière ce métier, plusieurs professions historiques dans Paris sont désignées :

    • les oubloyers : ils faisaient des oublies, petites pâtisseries, 
    • les pâtissiers : ils faisaient des pâtés de viandes, au fromage, au poisson.

     

    Les oubloyers sont les plus anciens. On trouve des statuts datant de 1240, revus ensuite en 1397 et 1406.

    Ils produisaient des oublies, petites pâtisseries que les parisiens appréciaient mais également des hosties et du pain à chanter, commercialisés lors des fêtes mais aussi en périodes de pardon devant la porte des églises.

    L’apprentissage était de cinq ans et le brevet de maîtrise coûtait 10 sous (réparti à 5 pour le roi et 5 pour la confrérie de Saint Michel à laquelle ils appartenaient). Pour faire son chef d’œuvre, l’aspirant à la maîtrise devait faire un millier de petits gâteaux. Avec le temps, le chef d’œuvre évolua vers 500 grandes oublies, 300 gaufres supplications et 200 plaisirs.

    Chaque maître se devait de n’avoir qu’un seul four et veiller à ne pas être situé à moins de 2 toises d’un confrère. Il s’interdisait d’employer des étrangers à Paris et de revendre des oublies.

     

    Les pâtissiers apparaissent à Paris en 1440 et arrivent globalement à vivre en harmonie avec les boulangers (dont certains acquièrent également la maîtrise en pâtisserie), ce d’autant que ces derniers produisaient auparavant des pâtés de viandes.

    Ces statuts veillaient tout précisément à la qualité des ingrédients utilisés. Aussi, ils interdisaient l’usage de viande avarié, de lait ayant tourné. L’apprentissage était ici de 3 ans et le brevet de maîtrise était de 3 sous versé à la confrérie de Saint Michel.

    Bien qu’ayant des statuts particuliers, ces pâtissiers vivaient toutefois en communauté avec les oubloyers.

     

    Les oubloyers et les pâtissiers avaient leur confrérie installée à la Sainte Chapelle  (dans l’église basse) et leurs bureaux rue de la Pelleterie.

     

    Les pâtissiers au XVIe siècle, ancêtres des cuisiniers.

    Avec les statuts de 1566, les pâtissiers et des oubloyers se rapprochent. L’apprentissage est fixé à  5 ans et le brevet à 10 sous.

    Le chef d’œuvre consista alors à la confection de pâtés et de gaufres.

    Produisant des mets de qualité, ils se réservaient les meilleurs ingrédients, les meilleurs blés. Pouvant vendre également du vin, ils étaient toujours demandés lors des noces. Aussi, un siècle avant la naissance des cuisiniers, les pâtissiers proposaient un large éventail de produits.

     

    En 1596, apparaissent les fabricants de pain d’épice. En fait, il s’agit d’anciens oubloyers qui ne se retrouvaient pas dans la profession de pâtissiers. Aussi, ils désignèrent 4 jurés pour faire les visites dans la ville mais également dans ses faubourgs.

    Chez eux, l’apprentissage était de 4 ans et devait permettre de faire comme chef d’œuvre une masse de pâtes parfumée à la cannelle, la muscade ou le clou de girofle.

    Suivant le goût et la fantaisie, la forme et le poids du pain d’épice pouvaient varier, allant d’une à 20 livres, en carré, en cœur, en losange.

     

    Les pâtissiers du XVIIe au XVIIIe siècle

    Les évolutions des statuts pendant cette période concernèrent principalement le prix de la maîtrise.

      


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  • En espérant que chacun ai passé une excellente journée du 8 Mai

    je vous souhaite à tous un très beau week-end ,

    Les grainiers, une profession historique mais reconnue et organisée au XVIIIe siècle et modèle de parité.

     

    marchande d'herbe d'après Poiisson

    Marchande d’herbe, dessin de M. Poisson 1774 – crédit BNF

    Des vendeurs de grains parmi les regratiers au Moyen Age 

    Cette profession vendait du grain et de la farine pour l’alimentation mais aussi pour l’agriculture (semences, graines potagères), ainsi que des légumes, du foin et de la paille. 

    Pendant le haut Moyen Age, ils étaient membres de la corporation plus large des blatiers ou les regrattiers de légumes. 

    La reconnaissance d’une nouvelle profession à l’aube du XVIIIe siècle

    En 1595, tout change pour cette profession. Des lettres patentes lui donnent une nouvelle réalité sociale. Dorénavant des statuts déterminent la nouvelle corporation dans Paris et leur donnent le monopôle de la  vente des graines. 

     

    Ici, les femmes et les autres peuvent prétendre à la maîtrise et la parité est assurée parmi les jurés : à chaque fois, on élisait deux femmes et deux hommes. 

    L’apprentissage fut fixé à 6 ans et le compagnonnage de 2 ans. 

     

    En 1678, les statuts sont renouvelés. Il faut dire que la population des grainiers a fortement augmenté dans Paris. 30 maîtres étaient établies en 1595 et on vient d’atteindre les 400. 

    Aussi, il convient de préciser différentes modalités : 

    • la surveillance des jurés est élargie également aux faubourgs privilégiés. 
    • précision de garanties dans l’approvisionnement en grain à l’extérieur de Paris. 

     

    La profession n’échappe à la forte augmentation des taxes de la fin du XVIIIe siècle avec l’établissement de l’office de juré pour 8 000 livres (dont bien évidemment la répercussion se fit sentir chez les maîtres, les compagnons et les apprentis). 

    A cette époque de nombreux contrôleurs furent aussi précisés : les auditeurs examinateurs de comptes, les contrôleurs visiteurs de poids.

     

    La profession était installée rue de la Cordonnerie et avait dédiée à sa confrérie à Saint Nicolas et Saint Antoine dans une chapelle dans l’église des Petits Augustins. 

    Bon week-end et à lundi !


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  • Les poulaillers                   Les poulaillers   

     

                                               

    Les poulaillers

    Promenade  d'hier 

    Les poulaillers et vendeurs de volailles, commerçants ambulants dans Paris et disparu au XVIe siècle

     

     

    Les poulaillers vendaient dans les marchés parisiens les volailles mais aussi du lait, des œufs, du fromage.

    Au XIIIe et au XIVe siècles, les poulaillers, un métier libre.

    Les poulaillers sont mentionnés dans le Livre des métiers d’Etienne Boileau. Leur profession est reconnue par les statuts recueillis par le prévôt de Paris et sa réglementation concerne principalement l’approvisionnement des marchés.

    On les retrouve dans l’ordonnance de Jean II le bon au XIVe siècle.

    Aussi, à cette époque, le métier était libre. Toutefois, 4 jurés sont reconnus dans le Livre des Métiers de Boileau, chiffre ramené  à 2 par Jean II.

     

    Au XVIe siècle, le métier des poulaillers devint juré

    En 1498, ils parviennent à obtenir des pouvoirs publics une plus grande protection de leur profession. Anciennement exercée librement, elle devint alors juré. Aussi, pour être poulailler, il est dorénavant nécessaire d’être accepté par les jurés et de fournir un droit de 30 sous au roi et 60 sous à la confrérie.

     

     
    L'équivalence de ces pièces entre elles figure ainsi: 12 deniers font 1 sou

     

    •  

    En 1546, on lista les oiseaux considérés comme comestibles alors et que les poulaillers pouvaient vendre : 

     

    Animal Prix maximum
    Chapon 4 sous
    Hérondeau 2 sous
    Poule 2 sous
    Poulet 12 deniers
    Lapin de garenne 2 sous et 6 deniers
    Perdrix 4 sous
    Bécasse 2 sous et 6 deniers
    Bécassins 10 deniers
    Caille 12 deniers
    Pigeon ramier 2 sous
    Pigeon bizet 10 deniers
    Alouettes 20 deniers la douzaine
    Pluvier 2 sous
    Sarcelle 20 deniers
    Canard 2 sous
    Cochon 7 sous
    Oie 3 sous

     

    Ces statuts sont confirmés par Henri II en 1547

    Il s’agit là des dernières mentions de ce métier.

     

     

     
    Le dernier "sou" : cinq centimes français de 1939 

    La disparition d’un métier

    Les siècles suivant, le commerce de volailles, des œufs, du fromage est réalisé principalement par les regrattiers et les marchands forains venant dans les marchés.

    Les poulaillers étaient en effet des commerçants ambulants, pauvres, très nombreux, vivant généralement dans les environs de Paris.

    En outre, l’association au sein d’une profession chargée d’approvisionnement de produits simples étaient bien délicates et la profession semble avoir disparu dans la deuxième partie du XVIe siècle.

    Demain je ne serai pas présente , bon 8 Mai à vous 

    Agenda 8 mai 


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    Il existe de nombreuses versions différentes concernant l'origine des dragées, toutes très anciennes. Parmi les plus fantaisistes qu'on trouve dans les livres d'histoire ou sur des sites pourtant sérieux, figure celle qui fait remonter leur invention à un confiseur romain en 177 avant J.C. pour le baptême du fils d'une famille patricienne, les Fabius. Il aurait laissé tomber des amandes dans une jarre de miel... Outre que le nom de ce confiseur - Dragatus - est trop beau pour être vrai, j'imagine mal un baptême avant l'invention du christianisme ! Mais que les Fabius aient offert à la populace romaine des dragati pour fêter la naissance de leur petit Quintus ne peut être exclu.
    Pour d'autres, les dragées viendraient d'une friandise du Moyen Âge, le diagrarum, à base de la sève d'un arbre du Moyen Orient...
     
    Ce qu'on sait avec certitude, c'est que la confiserie au sens où nous l'entendons aujourd'hui est née avec les Croisades. Quand les Templiers qui accompagnaient Philippe Auguste ne s'écharpaient pas avec les Assassins* du sultan Saladin, ils apprenaient d'eux le secret des pâtisseries au miel, des sorbets et des confiseries (fruits secs édulcorés au miel). Recettes qu'ils ont ensuite ramenées en Occident.En fait, il est probable que le nom de la dragée s'inspire de celui du mot friandise, en grec antique : tragêma. Au Moyen Âge, on avait l'habitude de servir les friandises dans un... trageoir ou drageoir. 
     
    Les dragées sont en tout cas attestées en France depuis le début du XIIIe siècle, à Verdun plus précisément... donc techniquement encore dans le Saint-Empire Romain Germanique. C'est un apothicaire qui aurait eu l'idée d'enrober des amandes de sucre de canne et de miel durcis à la cuisson afin de faciliter leur conservation et leur transport. Elles n'étaient pas lisses comme aujourd'hui et s'apparentaient plutôt à des pralines.
     
    Au Moyen Âge, on croyait en la valeur curative des aliments (comme aujourd'hui avec les alicaments).  On prêtait donc aux dragées de nombreuses vertus : bonnes pour la digestion, anti-halitose (autrement dit : bonnes pour l'haleine) et anti-stérilité. Cette dernière qualité a sans doute joué pour faire de la dragée l'accompagnement des cérémonies de mariage et de baptême... Cela explique aussi que les confiseries - considérées alors comme des épices de bouche étaient l'apanage des apothicaires. Ces derniers avaient déjà le monopole du sucre... qu'ils vendaient fort cher : on disait d'ailleurs valoir son pesant de sucre comme on dit valoir son pesant d'or aujourd'hui 
     
    Plus tard, Catherine de Médicis, grande consommatrice de friandises en tout genre, de pastilles (de Pastilla, son confiseur italien), ainsi que d'amandes, mit les dragées à la mode à la Cour. Plus tard, Mazarin puis les courtisans de Louis XIV garderont leurs précieux bonbons dans un drageoir de poche afin de pouvoir en offrir à leurs invités.
    Dragée de Verdun                  
    Jusqu'en 1760, Verdun reste la capitale des dragées. C'est alors qu'un confiseur parisien, Pecquet, met au point leur aspect moderne : une enveloppe de sucre aussi lisse que de la porcelaine, grâce à un procédé de cuisson dans des bassines (les branlantes) qu'il faut laborieusement faire tourner pendant toute une journée pour recouvrir les amandes d'environ 60 couches de sirop !  Ce dur travail trouva tout de même sa récompense puisque Pecquet fut nommé fournisseur officiel de la Cour. 
     
    A la fin du XIX siècle, un autre confiseur, Peysson, met au point une méthode plus industrielle (gravure : atelier de fabrication de dragées en 1904 in Dictionnaire encyclopédique de l'épicerie et des industries annexes) qui permet désormais de se passer des dragistes, les confiseurs spécialisés dans la dragée. Cela permettra aussi une baisse des  prix qui a mis ces délicieuses confiseries à la portée du plus grand nombre.
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    Dès 1871, Edouard Boivin, confiseur de père en fils depuis 1783, et Léon Braquier construisent une vaste usine sur le site du château du Coulmier. Ils développent ainsi, dans le respect de la tradition, le commerce de la dragée, lancé en 1220 par un apothicaire (pharmacien d'aujourd’hui) verdunois.

    Complètement détruite en 1916, l'usine fut reconstruite et modernisée. En 1921, la société "La Dragée de Verdun" est définitivement constituée. Des amateurs prestigieux ont marqué la légende de l'entreprise parmi lesquels Napoléon Ier, le Prince de Galles et Charles de Gaulle.

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    La Maison Braquier vous propose aujourd’hui des visites guidées gratuites au cœur de l’usine pour découvrir les étapes de la fabrication de la dragée. Vous passerez ensuite par le musée doté d’une riche collection d’objets et d’archives et enfin par la boutique de l’usine où vous retrouverez l’ensemble des produits.

    SERVEZ -VOUS


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