Il existe des centaines d'expressions prenant forme autour du mot cœur, mais tous n'ont pas la même signification. Depuis l'Antiquité, les Grecs désignaient le cœur comme le siège du courage

( venant de la même racine : Coeurage ), de la sensibilité, des sentiments et même de l'intelligence du fait que le rythme cardiaque s'accélère lors d'une activité cérébrale intense. Malgré une meilleure connaissance du rôle du cœur au fil des années, il a gardé ces valeurs.

Par exemple, au Moyen-Age, il est apparu l'expression Souper par cœur qui signifiait « Manger par la pensée, par l'imagination » ou autrement dit aujourd'hui se serrer la ceinture, c'est à dire « ne pas avoir de quoi manger ». Ainsi Par cœur ( « par la pensée » ) qui semble être utilisé pour la première fois par un prêtre médecin et écrivain du XVIème siècle, François Rabelais, montre que le cœur était désigné comme le siège de la pensée et de la mémoire. Au XIIème siècle (vers 1080), le mot " cœur " désignait la poitrine, puis l'abdomen partir du XIIIème siècle. C'est pourquoi il n'est pas rare de retrouver des expressions telles que Avoir du cœur au ventre qui signifie «avoir du courage», ou des expressions concernant l'estomacs ( écœurer, avoir le cœur au bord des lèvres, soulever le cœur, avoir le cœur bien accroché...).

Les locutions La main sur le cœur ou serrer contre son cœur désigne les battements physiologiques ressentis quant on pose sa main sur sa poitrine.

La majorité des expressions en corrélation avec le cœur porte sur les sentiments . Elles peuvent exprimer la tristesse ( serrer le cœur, avoir le cœur gros ), la dureté d'une personne ( avoir un cœur de pierre/de marbre, être sans cœur), la générosité ou l'égoïsme ( Avoir le cœur sur la main, avoir bon cœur, avoir un cœur en or, être sans cœur),

 les émotions, passion et joie ( à cœur joie, avoir un cœur d'artichaud, avoir un coup de cœur, ou encore tenir à cœur...). On retrouve d'autres locutions, toujours en rapport avec les sentiments, ayant pour but de dénoncer le fait de réconforter ( mettre de la baume au cœur, réchauffer le cœur ) ou de séduire ( ami de cœur qui est devenu bourreau des cœurs ou faire le joli cœur qui est devenu joli comme un cœur ) .

 Mais le gros des locutions concerne la volonté et le courage. Ainsi, on peut retrouver : avoir à cœur de faire quelque chose, le faire de gaieté de cœur ou au contraire à contrecœur, avoir du cœur ( courage ). On retrouve des expressions comme « A cœur vaillant, rien d'impossible », devise de Jacques Cœur (1400-1456) banquier, négociant et armateur.

Le mot « cœur » est un terme clé pour les écrivains et plus particulièrement les poètes et écrivains. En voici quelques extraits :

 ( Verlaine, Romance sans paroles, III 1844-1896 )

« Le cœur est un morceau de chair qui communique par une petite ficelle avec le cerveau qui à son tour reçoit les nouvelles des yeux ou des oreilles, et tout cela fait que c'est le cœur qui vous parle, parce que la petite ficelle s'agite et le fait battre plus qu'à l'ordinaire, et fait monter le sang à la figure »

( Marie Bashkirtseff, Journal, t.1, 1873)

«... On retient par cœur malgré soi et voilà pourquoi nous disons retenir par cœur, car ce qui touche le cœur se grave dans la mémoire. » ( Voltaire, Dict. phylosophique, art. Art dramatique 1764 )

 On désigne aussi de «cœur» la partie centrale de quelque chose, et principalement des aliments :

Le cœur d'une laitue, d'un fruit, d'un fromage, le cœur de palmier, le cœur de la ville, le cœur nucléaire, le cœur de la terre... Ou au sens figuré : Au cœur de l'hiver, de la nuit, le cœur du sujet, du débat... On attribut culturellement aux objets ayant deux quarts de cercles accolés terminés par une pointe en bas comme un objet en forme de cœur : un bijou en forme de cœur, un cœur à la crème qui est un fromage à la crème en forme de cœur, Faire la bouche en cœur (affecter l'amabilité). Même aux cartes, une des quatre couleurs dont les points sont figurés par des cœurs (1585) As de cœur, Couper à cœur .

« tu as dit : "Il nous fend le cœur" pour lui faire comprendre que je coupe à cœur. Et alors, il joue cœur, parbleu! »

( Marcel Pagnol, Marius, III,1. 1928 )

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A LUNDI