Pour ne pas oublier
Le 6 juin 1944, les soldats américains, anglais, canadiens mais aussi français et de nombreuses autres nationalités débarquent sur les plages de Normandie. Elles ont pour noms de code Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword.
En 2019, pour le 75ème anniversaire du Débarquement en Normandie, de nombreux événements, cérémonies et festivités sont organisés.
Galons et épaulettes dorés, pompons rouges... Derrière les uniformes flambant neufs des soldats français qui défileront le BBA, c'est avant tout une garantie de tradition et de qualité à la française.
Un tissage toujours à "l'ancienne"
Dans l'usine, les vieux métiers traditionnels en bois - l'un date même de 1846 - cohabitent avec des machines plus récentes et performantes. Pourtant, pas question, pour Éric Scipion, responsable de production, de se débarrasser des outils les plus anciens : « Le tissage est moins rapide, mais c'est indispensable pour les accessoires les plus fins. Le fil d'or est bien trop fragile pour être travaillé avec les machines modernes, il se casserait. »
Si BBA cultive sa différence, c'est que l'entreprise est unique en France.
Pose d'un bouton sur une épaulette militaire à l'usine passementerie de la Sarthe
Les accessoires sont fignolés et assemblés exclusivement à la main. « En une journée, une personne expérimentée peut confectionner jusqu'à deux épaulettes. C'est un savoir extrêmement précis et singulier. Parfois, des couturières professionnelles n'y arrivent pas. » Alors ici, on apprend sur le tas. Les anciennes transmettent leur savoir aux nouvelles, à l'image de Chantal, qui fait partie de la maison depuis 16 ans.
La fierté de BBA ? Les houppettes des marins
La fierté de BBA, ce sont les houppettes des marins, ces petits pompons rouges
La croyance populaire veut que le pompon avait l'utilité d'amortir les chocs, lorsque les marins se cognaient la tête en circulant dans les batteries et les coursives de faible hauteur sous barrot. Il est sensé amortir les chocs à la tête des marins qui se déplacent, dans les navires, car les plafonds sont très bas.
Histoire qui circule : "L'Impératrice Eugénie était en visite, le 9 Août 1858, sur un navire au port de Brest. Un Matelot, très grand sans doute, en se mettant au garde à vous à son passage se heurta violemment le sommet du crâne au plafond de la coursive. Il saignait et l'Impératrice lui offrit son mouchoir en guise de pansement. Ce mouchoir taché de sang , placé sur sa tête, devint alors, en souvenir de son geste, le pompon rouge du bachi de Marin."
Il ne s'agit sans doute en fait que d'une légende, la réalité serait en fait que lors de la confection du bachi, on faisait ressortir les fils qui plus tard ressemblaient à un pompon. D'ailleurs, si cela avait été la véritable raison, tous les marins du monde, confrontées au même problème, auraient adopté une coiffure surmontée d'un pompon, ce qui est loin d'être le cas.
L'entreprise garde jalousement le secret de fabrication et le mécanisme extrêmement étudié du métier à tisser. Car même si plusieurs ont tenté de l'imiter, PERSONNE n'a réussi jusqu'à présent ,à fabriquer des houppettes d'une si bonne qualité
Ce n'est donc pas un hasard si la majorité des accessoires qui ornent les uniformes des militaires viennent tout droit de l'usine de La Chartre-sur-le-Loir. Mais si le principal client de BBA reste l'armée, l'entreprise habille également l'opéra de Paris ou encore des compagnies aériennes ;
fabrique les écussons des sapeurs-pompiers de Paris et
Fourragères de la légion d'honneur