Voila nous arrivons au dernier jour du mois espérons que juin sera plus clément
L’histoire du vitrail
Le vitrail était connu dès l’Antiquité, à Byzance, à Rome, à Ravenne et en Gaule, mais c’est seulement à l’époque romane que la technique de cet art s’est fixée et que son usage s’est répandu. Les premiers vitraux peints proviennent d’Allemagne (de Lorsch, dans la Hesse, et de Magdebourg) et semblent dater du Xe siècle. A peu près à la même époque, il existait des vitraux en Champagne et en Bourgogne.
A partir de l’an 1100, commence une période faste pour le vitrail. Les premiers ateliers s’installent à Chartres. Puis l’abbé Suger dote la basilique Saint-Denis, premier édifice gothique, d’une parure de vitraux. Un moine Rhénan, Théophile, rédige un ouvrage sur l’art du vitrail qui sera le livre de chevet des maîtres-verriers jusqu’à nos jours.
Le vitrail est bien entendu le reflet des connaissances de l’époque : les sujets sont traités avec simplicité, un tracé plutôt byzantin, avec des personnages expressifs, aux silhouettes puissantes, peints sur des verres aux coloris clairs et hardis. Les couleurs sont chargées de symboles : par exemple, le jaune évoque la traîtrise, la fausseté. Quelques personnes représentent une foule, deux buissons une forêt, une main sortant d’un nuage évoque Dieu le Père.
Au XIIIe siècle, avec le développement du style gothique et ses grandes baies vitrées, c’est l’apogée du vitrail (la Sainte-Chapelle à Paris en est l’exemple le plus éblouissant). Dès 1230, la cathédrale de Chartres se pare de ses 173 verrières, soit plus de 2000 m2. On assiste aux premières représentations des donateurs (nobles, souverains, etc.) sous forme de blasons, de scènes d’artisans, plus rarement de portraits
Au XIVe siècle, chlorure et sulfure d’argent sont introduits dans la technique et permettent d’illuminer cheveux, nimbes et ornements divers. Mais les conditions difficiles de ce siècle (guerres, pestes, famines) débouchent sur une simplification de la composition et, dans la décoration, sur une place plus grande accordée aux éléments d’architecture et aux tissus damassés. Avec la guerre de Cent Ans, on assiste aussi à de nombreuses destructions d’édifices. En Bretagne, il existe peu d’œuvres antérieures au XVe siècle.
La technique va poursuivre cependant son évolution : les plombs laminés permettant l’emploi de verres plus minces et de plus grandes dimensions, une nouvelle substance pour peindre sur verre, le Jean Cousin, sorte de sanguine qui traduit bien les carnations de la peau. Fleurs, paysages, animaux, signatures des donateurs, autant de nouveaux éléments qui envahissent les vitraux.
Le XVIe siècle verra le crépuscule du vitrail avec la crise monétaire du milieu du siècle, les guerres de religion. Et ce mépris pour le vitrail se poursuivra dans les deux siècles qui suivront. De plus, près du tiers des verrières anciennes disparaissent dans la tourmente révolutionnaire : le plomb va servir à fondre des balles pour l’armée de la République. Le vitrail souvent porteur d’armoiries apparaît comme symbole de la féodalité. Heureusement, certains vitraux vont être murés à la hâte ou enduits de bouse et de paille échappant ainsi à la destruction.
Au XIXe siècle, à la signature du Concordat en 1801, lorsque les églises sont rendues au culte, on mesure l’ampleur des dégâts. La profession de maître-verrier a disparu du pays. Seules trois couleurs sont alors disponibles en France : le bleu, le jaune et le blanc, les autres sont prélevées sur des vitraux anciens. Il faudra attendre les années 1830 pour voir se mettre en place une véritable industrie du vitrail pour assurer les énormes besoins de restauration et de création. Des maîtres-verriers anglais et hollandais vont fournir leurs secrets et de nouvelles techniques de peinture sur verre apparaissent. C’est également l’époque où le vitrail apparaît dans les édifices publics (restaurants, brasseries, etc.)
Au XXe siècle, la guerre 1914-1918 conduira à de nouvelles destructions et entre les deux guerres apparaît la dalle de verre. Après la Seconde Guerre mondiale souffle un grand renouveau dans l’art sacré et l’on voit surgir de nombreuses œuvres réalisées par des artistes comme Henri Matisse, Georges Rouault, Georges Braque,
Marc Chagall, etc.